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A propos des éoliennes – Comment ça marche ?
La technique de l’ « éolienne » est millénaire. Elle permet de transformer l’énergie du vent en énergie mécanique. Cette énergie mécanique était jadis utilisée principalement pour moudre le grain. Les gigantesques éoliennes actuelles, en mer ou à terre (offshore ou onshore), produisent de l’électricité qui est injectée sur les réseaux publics.
L’énergie éolienne fait partie des énergies dites « renouvelables » (principalement le vent et le soleil) parce qu’elles sont « inépuisables » à l’encontre des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) dont les réserves dans le sous-sol sont évidemment « épuisables ».
L’avantage majeur proclamé des énergies renouvelables (ENR) est qu’elles sont perçues comme « propres » (ou « vertes ») car elles ne seraient responsables que de très faibles émissions de gaz à effet de serre (GES), un atout majeur dans la lutte contre le réchauffement du climat. Mais cette qualité « verte » qui semble « aller de soi » (le vent est certes inépuisable et « propre ») correspond-t-elle, dans l’usage industriel de l’énergie éolienne, à la réalité scientifique des faits ?
- Electricité « éolienne » et impacts environnementaux
L’électricité produite par une éolienne est handicapée par le fait que la puissance générée dépend, à chaque instant, de la vitesse du vent (pour être précis : la puissance électrique générée varie à tout instant comme le cube de la vitesse du vent). Cette puissance « brute » est injectée comme telle dans le réseau de transport d’électricité. Et c’est là que les choses se compliquent. En effet, un réseau électrique est une « machine » complexe qui doit, à tout moment, distribuer aux consommateurs une puissance électrique qui équilibre au plus près la demande de ceux-ci. En Belgique, cette fonction est remplie par le gestionnaire du réseau de transport d’électricité ELIA.
Que faire donc si une importante production d’énergie électrique « éolienne » vient perturber de manière aléatoire cet indispensable équilibre ? La réponse est complexe. Trois moyens techniques sont mis en œuvre pour assurer au mieux et de manière permanente, la stabilité (en tension et en fréquence) de la puissance disponible sur les réseaux de transport. Chaque moyen a des conséquences importantes sur les coûts « écologiques », « sociaux » et « financiers » de l’énergie électrique.
- Arrêter les éoliennes en cas de production d’électricité excessive. Double pénalité économique :
- Suivant la réglementation en vigueur, l’opérateur éolien est payé (in fine par les consommateurs) pour l’électricité qu’il ne produit pas pendant l’arrêt imposé à ses machines.
- La production excessive correspond à un surinvestissement coûteux dans les capacités de production et de transport des réseaux.
- Forcer les consommateurs à adapter leur usage de l’électricité au rythme de la production éolienne et/ou stocker cette production pour répondre en temps utile à la demande des consommateurs. Le coût « social » et économique de ces procédures est considérable et encore mal compris.
- Equiper le réseau de distribution de capacité de réponse (d’équilibrage) aux variations aléatoires de la production éolienne. Cette pratique est utilisée de manière courante. Elle met en œuvre des centrales thermiques (gaz) émettrices de GES (CO2), ce qui va à l’encontre des objectifs « climatiques » prioritaires de réductions des émissions de GES. En conséquence, les déclarations d’ « évitement d’émissions de CO2 » par kWh consommé, émanant aussi bien des promoteurs éoliens que des autorités politiques qui cautionnent celles-ci, sont dépourvues de signification car impossibles à démontrer.
- La place de l’éolien onshore en Wallonie. Quelques données chiffrées importantes
Remarque préalable : parce que la production d’électricité « éolienne » est intermittente, il est faux de dire (comme le font de manière inexcusable les promoteurs éoliens) qu’un parc éolien alimente X milliers de ménages. En réalité, puisque le taux de charge (voir définition au § xx) d’un parc éolien en Wallonie est d’environ 20 %, ce parc éolien n’alimente ces X milliers de ménages que à hauteur de 20 % de leurs besoins en électricité au cours d’une année. Ce fait est bien sûr, essentiel.
2.1 Production et consommation d’électricité en Belgique
Les données utilisées ci-dessous (année 2021) proviennent de la FEBEG (www.febeg.be/fr/statistiques-electricite)
- Le réseau de transport d’Elia a distribué 84 TWh aux consommateurs belges, dont origine (A) :
- 49,7 % nucléaire (pilotable)
- 30,6 % thermique (pilotable)
- 7,2 % éolien onshore (intermittent)
- 5,1 % éolien offshore (intermittent)
- 5,8 % solaire (intermittent)
- 1,6 % divers
Soit 80,3 % d’électricité pilotable et 19,7 d’électricité « fatale ».
- La capacité nominale de production installée en Belgique est de 28 GW, dont répartition (B) :
- 21,3 % nucléaire (pilotable)
- 26,6 % thermique (pilotable)
- 9,9 % éolien onshore (intermittent)
- 9,1 % éolien offshore (intermittent
- 25,5 % solaire (intermittent)
- 7,6 % divers
Soit 47,9 % de capacité de production pilotable et 44,5 % de capacité de production « fatale ».
- Le taux de charge (C) de chacune des technologies de production est (année 2021) :
- 96,7 % nucléaire
- 36,1 % thermique
- 17,9 % éolien onshore
- 34,4 % éolien offshore
- 9,0 % solaire
- La capacité effective (D) de la production installée pour chaque technologie s’obtient en effectuant le produit D = B x C :
- 20,6 % nucléaire
- 9,6 % thermique
- 1,2 % éolien onshore
- 3,1 % éolien offshore
- 2,3 % solaire
En normalisant ces pourcentage à 100 %, on voit que les capacités de production effectives normalisées en Belgique en 2021 (DN) ont été de :
- 55,97 % nucléaire
- 20,08 % thermique
- 3,26 % éolien onshore
- 8,42 % éolien offshore
- 6,25 % solaire
Ces valeurs de DN montrent la contribution extrêmement faible de l’éolien onshore à la fourniture d’électricité en Belgique en 2021.
2.2 L’impact de l’éolien onshore sur le climat
Rappelons d’abord que l’objectif premier de la production d’électricité à partir de l’énergie éolienne est le CLIMAT. Il s’agit en effet de déployer une production d’électricité dont les émissions de CO2 (par kWh consommé) soit significativement inférieures à celles du mix énergétique en l’absence d’éoliennes.
Le mécanisme des Certificats Verts (CV), dans le cas éolien, fonctionne comme suit :
« La production d’un kWh éolien évite la production d’un kWh thermique (gaz). Or la production d’un kWh gaz émet 456 g de CO2. Donc la production d’un kWh éolien évite l’émission de 456 g de CO2. »
« Un CV (valeur 75 €) est attribué au producteur éolien pour chaque MHh injecté sur le réseau public. De plus, cette injection est prioritaire et « déplace » donc, de droit, la production d’électricité d’autres technologies (dont gaz et nucléaire). »
Ce mécanisme récompense l’ « évitement de CO2 » de la production d’électricité éolienne.
Mais dans quelle mesure cet « évitement » est-il réel ?
En effet, la puissance de l’électricité éolienne produite est, par nature, intermittente et donc techniquement impropre à la consommation via les réseaux publics. Le faible taux de charge de l’éolien onshore (voir valeur de 17,9 % pour l’année 2021 ci-dessus) est une conséquence directe et mesurée de cette intermittence.
Donc, pour rendre « consommable » l’électricité éolienne (c’est-à-dire stable en voltage et en fréquence), les réseau publics doivent compenser l’intermittence en injectant une certaine quantité d’électricité « régulatrice » provenant de sources pilotables, (principalement des centrales au et ce gaz), de façon à permettre la consommation de l’électricité éolienne en mélange avec les électricités produites par des sources « classiques ».
Il s’en suit que la consommation d’électricité éolienne via les réseaux publics n’est possible que s’il y a émission de CO2 par les centrales (principalement) thermiques chargées de compenser l’intermittence de la production éolienne.
Or cette réalité est volontairement ignorée par les vendeurs d’électricité éolienne et par l’ensemble du monde politique, tant au niveau de l’Union Européenne qu’aux différents niveaux de pouvoir en Belgique.
Tant que cette question ne sera pas prise en compte de manière objective et scientifique, il est impossible aux citoyens (et particulièrement les riverains des parcs éoliens en fonctionnement ou en projet) de faire un arbitrage correct entre les avantages possibles et les inconvénients certains des parcs éoliens.
Pour corriger cette situation lourde de conséquences environnementales et économiques, il est indispensable de faire des mesures exhaustives de l’intensité en CO2 (kg CO2 par kWh consommé) des réseaux publics de distribution d’électricité. Or de telles mesures sont complexes. Toutefois, des modélisations des émissions de CO2 par les boucles production-consommation d’électricité sont parfaitement réalisables par des organismes compétents.
L’asbl VdR-WmR interroge le Gouvernement wallon sur cette question cruciale depuis plusieurs années. Elle l’a fait de manière formelle dans deux occasions récentes :
- La préparation de la « Norme sectorielle » (2020) par Mme la ministre C. Tellier (Références …)
- La préparation de la « Pax eolienica II » (2023) par Mr le Ministre Ph. Henry (Références …)
Dans les deux cas, sous la pression de la Fédération EDORA (et autres), les Ministres ont refusé de prendre en considération les questions de l’asbl fondées sur des données techniquement opposables et sur des dispositif légaux garantissant le droit des citoyens à la participation à l’élaboration de dispositifs publics ayant un impact certain sur l’environnement.
Affaire à suivre.
Dans cette catégorie, vous trouverez des informations et des documents relatifs à l’impact des projets éoliens sur la biodiversité.
1. Négation de la valeur du caractère rural des campagnes
Les projets éoliens sont d’abord une négation de la valeur du caractère rural des campagnes.
Où irons-nous encore nous promener pour bénéficier de l’effet apaisant de nos campagnes, de leur effet restaurateur et réparateur du stress de la vie moderne ? Bientôt, sur notre territoire, il ne restera plus aucun espace rural sans éoliennes !
Les Gouvernements régionaux sont incapables de mettre un frein à la voracité des promoteurs éoliens.
2. Disparition des espèces par destruction ou modification de leurs habitats
Les parcs éoliens sont érigés dans des espaces ruraux verts, agricoles ou forestiers.
En phase de construction du parc, des fossés, des bords de chemins, des haies, des arbustes sont arrachés, détruits, des fossés humides sont comblés, le maillage écologique est saccagé ; lorsque le parc s’érige en forêt, des arbres sont purement et simplement abattus.
En conséquence, on note une perte importante de biodiversité par disparition des habitats, des aires de repos, de nidification et de nourrissage de l’avifaune, des papillons, des abeilles, des insectes, etc.
La présence de plusieurs socles d’éoliennes dans le sol (volume imperméable à l’eau) a une influence sur le réseau hydrographique et donc sur le maintien des biotopes, sur la qualité agricole des sols ou des prairies naturelles.
Détruire la végétation, réducteur naturel de CO2, pour installer des éoliennes censées réduire le CO2, est purement et simplement aberrant.
3. Mortalité de l’avifaune
Si les immeubles et lignes à haute tension sont des obstacles fixes, les éoliennes constituent des obstacles mouvants (les extrémités des pales peuvent atteindre 280 km/h). Les éoliennes affectent particulièrement les oiseaux de grandes tailles comme les planeurs, les grands échassiers, les migrateurs : collision avec les pales, projection au sol dû aux mouvements de l’air.
«Dans les cinq ans depuis l’année 2005, les 68 éoliennes du Parc Eolien de Smola, situé vers le milieu de la côte Ouest de la Norvège, ont tué 49 aigles de mer qui sont entrés en collision avec les pales d’éoliennes en rotation »[1]
Le 21 juin 2017, la LPO[2] publie une étude sur la mortalité des oiseaux due aux éoliennes :
- Jusqu’à 18,3 oiseaux tués par éolienne ET par an (Suisse : 20,6 oiseaux par éolienne et par an[3])
- deux fois plus importante près des Zones Natura 2000
- 81% des cadavres appartiennent à des espèces protégées ou menacées
- sont particulièrement impactés : les passereaux migrateurs, les rapaces diurnes comme les Faucons crécerelle, le Busard cendré ou la Buse variable.
En 2008, Natagora estimait une mortalité de 3000 à 4000 chauves-souris par saison et par parc éolien (colloque VUB / 04-2008). Les systèmes utilisés par les constructeurs éoliens pour réduire la mortalité des chauves-souris ne sont pas suffisamment efficaces puisque des individus sont malgré tout tués (par collision ou barotraumatisme)[4].
L’État de l’environnement wallon 2019[5] attire l’attention sur la régression spectaculaire des populations d’oiseaux communs strictement associés aux milieux agricoles (-60% entre 1990 et 2020). Ce déclin concerne tout autant les espèces liées aux grandes cultures que les espèces associées aux prairies. Or les grands projets éoliens en Wallonie tendent à occuper les grandes plaines agricoles, ce qui va aggraver la situation.
L’Europe a mis en place une protection accrue pour les individus de chaque espèce[6], qu’il s’agisse d’oiseaux ou de chauve-souris, de sorte que la mortalité de chaque individu compte.
En décembre 2022, la COP15[7] tire la sonnette d’alarme : la biodiversité est en déclin alarmant. Qu’il s’agisse d’oiseaux ou de chauve-souris, la mortalité de chaque individu compte.
4. Désertion des habitats par dérangement
Les travaux lourds que nécessite la construction d’un parc éolien, les effets d’ombrage, la pollution lumineuse, les émissions sonores et infrasonores des éoliennes, les vibrations dans le sol, le danger du mouvement des pales, les modifications du milieu (voir ci-dessus) ont pour conséquences une désertion des lieux de nidification, un évitement du milieu, une baisse de fréquentation et une conséquence finale d’appauvrissement de la biodiversité.
5. Effet barrière des parcs éoliens
Le contournement d'un parc éolien se fait habituellement sur le côté et peut générer une dépense énergétique supplémentaire rendant les oiseaux migrateurs plus vulnérables. Le contournement peut également provoquer l'éclatement d'un groupe lors d'une réaction tardive ou de panique à l'approche d'un parc éolien.
6. La supercherie des « surfaces de compensation »
Il s’agit d’un système mis en place par les autorités permettant aux promoteurs éoliens de détruire des habitats ornithologiques et chiroptérologiques de valeur en contournant les obligations des directives européennes « Oiseaux » et « Habitats » : ils doivent reconstruire ailleurs un milieu biologique destiné à devenir au minimum de qualité égale à celui qui a été détruit. Ce sont les « surfaces de compensation ».
Mais celles-ci ne sont pas choisies pour leur qualité biologique mais parce que des propriétaires terriens se sont portés volontaires pour mettre certaines de leurs parcelles à disposition.
Par ailleurs, à l’heure actuelle, aucune information n’a été rendue publique quant à l’efficacité de ces surfaces de compensation, à savoir : les espèces, menacées et chassées par les projets éoliens, ont-elles effectivement recolonisé ces nouveaux milieux ?
Des biotopes d’exception sont ainsi détruits, chassant les espèces de leurs milieux naturels, sans qu’aucune preuve soit faite que les surfaces de compensation « compensent » réellement la perte des habitats.
L’urgence énergétique et climatique ne peut conduire à la destruction de la biodiversité et des biotopes d’exception !
[1] https://www.contrepoints.org/2013/05/09/123906-un-jeune-aigle-coupe-en-deux-par-un-eolienne
[2] https://www.actu-environnement.com/ae/news/eolien-mortalite-oiseaux-LPO-29243.php4#xtor=EPR-1
[3] http://www.birdlife.ch/fr/content/le-nombre-d%E2%80%99oiseaux-victimes-des-eoliennes-est-deux-fois-plus-grand-que-presume-jusqu%E2%80%99-prese
[4]DGO3 - Etude de l’impact des parcs éoliens sur l’activité et la mortalité des chiroptères (Beaumont-Froidchapelle, Frasnes-lez-Anvaing, Dour-Quiévrain) – 2015 : ce document admet des pertes résiduelles de chiroptères malgré le bridage des éoliennes.
[5]http://etat.environnement.wallonie.be/home/Infographies/biodiversite.html
[6]Arrêt de la CJUE du 4 mars 2021 https://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf?text=&docid=238465&pageIndex=0&doclang=fr&mode=req&dir=&occ=first&part=1
[7]https://www.ecologie.gouv.fr/cop15-biodiversite-aboutit-accord
Dans cette catégorie, vous trouverez des informations sur l’impact d’un projet éolien sur l’immobilier.
Lorsque que vous avez choisi d’habiter à la campagne dans un environnement rural et champêtre et que vous avez investi dans votre bien comme le font quasi tous les wallons leur vie durant, il est difficile d’admettre qu’à 600/700 mètres de votre maison, on place une éolienne de 180 mètres de haut (ou plus), en totale rupture d’échelles avec l’environnement, générant un inconfort visuel et sonore certain.
Les promoteurs éoliens ont l’habitude de rassurer : « aucune dévaluation immobilière ! ». Or, il est évident que si un acheteur a le choix, il n’achètera jamais une propriété en bordure d’un parc éolien.
Le supplément La Libre Belgique Immo N°168 du 7/11/2012, dossier « dévaluation immobilière causée par les éoliennes » indique : "…Les incertitudes concernant l'avenir d'une demande de permis d'éoliennes ne sont jamais bonnes pour le vendeur. De même, on voit peu d'annonces officielles de vente près du site d'Estinnes, qui héberge 11 méga éoliennes parmi les plus puissantes d'Europe."(…)" Dans le marché résidentiel, les aspects émotionnels jouent un rôle majeur au cours d'une transaction. On ne parle pas pour rien de coup de cœur. En ce sens, les éoliennes ont un impact, comme le bruit des avions ou les antennes GSM. Les gens sont peut-être même plus sensibles qu'il y a trente ans à ce type de désagréments" (…) "Si tout le monde n'est pas affecté de la même façon par les éoliennes , certains les trouvant jolies, il semble donc que leur voisinage proche n'enchante pas grand monde. Et que cette situation n'est pas sans influence sur le marché de l'immobilier…" (…) " Il faut aussi noter que plus on monte dans la gamme plus les exigences sont fortes. Un bien de haute qualité s'accommode donc plus difficilement d'un tel voisinage".
La jurisprudence européenne fait état d’une dévaluation immobilière jusqu’à 30% dans un rayon de 1 à 5 kms[1] …
Le tribunal administratif de NANTES, en France, reconnaît officiellement dans un jugement du 18 décembre 2020 que :
- les éoliennes sont bien un motif de déclassement fiscal ;
- les éoliennes ont un impact négatif sur la valeur des biens des riverains.
A noter que la question de la dévaluation n’est jamais reprise dans les études d’incidences suivant ainsi le cadre restrictif du Code de l’Environnement.
[1] http://www.explorimmo.com/edito/actualite-immobiliere/detail/article/les-eoliennes-font-baisser-les-prix-de-limmobilier.html
Dans cette catégorie, vous trouverez des informations relatives à l’impact des projets éoliens sur le paysage, le patrimoine et le tourisme.
Toute la ruralité wallonne et flamande est actuellement envahie par des projets éoliens. Qu’il faille intégrer les éoliennes comme élément d’un nouveau type de paysage, d’accord… Mais lorsque les éoliennes deviennent l’élément permanent de tout paysage, celui-ci se banalise et perd toute spécificité.
La Convention Européenne du Paysage, (CEP), communément appelée « Convention de Florence », ratifiée par la Région wallonne le 20 décembre 2001, a pour objectif la protection de la diversité des paysages : le paysage doit devenir un sujet politique d’intérêt général parce qu’il contribue de façon très importante au bien-être des citoyens et que ces derniers ne peuvent plus accepter de « subir leurs paysages » en tant que résultat d’évolutions de nature technique et économique décidées sans eux.
« Le paysage est partout un élément important de la qualité de vie des populations : dans les milieux urbains et dans les campagnes, dans les territoires dégradés comme dans ceux de grande qualité, dans les espaces remarquables comme dans ceux du quotidien … il constitue un élément essentiel du bien-être individuel et social … »[1].
La Convention de Florence affirme l’importance du paysage dans la qualité de vie des citoyens et leur bien-être ; quant à l’article 23 de la Constitution belge, il garantit au citoyen un environnement sain.
Comment la présence proche d’aérogénérateurs de 180 à 220 m de hauteur peut-elle participer à la qualité de vie des populations ?
Afin de contourner les prescrits de la Convention de Florence et de la Constitution belge, le « cadre éolien » wallon, en termes de protection des paysages et du patrimoine, se contente de la simple obligation pour le promoteur de traiter cette question dans son EIE, mais sans imposer une quelconque limite à la compatibilité éolienne-patrimoine :
« La visibilité d’un parc éolien depuis un point de vue remarquable ou d’un bien patrimonial est une question importante qui devra être traitée dans l’étude d’incidence sur l’environnement. ».
Quant à l’encerclement des villages, ce cadre ne propose qu’un simulacre de solution :
« un azimut (ou un angle horizontal) minimal sans éoliennes doit être préservé pour chaque village ; celui-ci sera d’au moins 130° sur une distance de 4 km. ».
Au-delà de 4 km, on peut donc encercler… comme l’ont très bien compris les promoteurs.
Tout au long du processus, de sa fabrication à son démantèlement, une éolienne génère une pollution à différents niveaux. Dans cette catégorie, vous trouverez des informations relatives aux différentes pollutions générées par l’industrie éolienne.
La construction d’une éolienne nécessite des travaux de génie civil importants ainsi que des quantités de matériaux non négligeables, rien de surprenant quand on connaît les dimensions gigantesques de certaines d’entre elles : acier (présent en grande quantité dans les nacelles et les mâts), fibre de verre, silicium, aluminium, cuivre, plastiques polypropylènes (pétrole) et résines de polyester.
La problématique des terres rares (néodyme et dysprosium) nécessaires à la fabrication des génératrices éoliennes à aimant permanent, une technologie qui allège la partie centrale et réduit le coût global de production, est très préoccupante : extraction et traitement jusqu’à 2 tonnes d’éléments de terres rares pour chaque éolienne de 2 MW. Chaque tonne génère, à travers l’extraction et les techniques de raffinage, autour de 10.000 m3 de gaz chargés d’acide hydrofluorique, d’acide sulfurique et de dioxyde de soufre, avec en prime, quelque 75 m3 d’eau usée acide et environ une tonne de résidus radioactifs[1].
Ainsi, l’extraction et le traitement de ces terres rares produisent une catastrophe écologique sans précédent, notamment en Chine[2] : des bassins de résidus radioactifs et corrosifs sont à l’air libre, non étanches : cancers surabondants, enfants naissant avec des malformations,… Les eaux de surfaces sont jugées impropres à l’irrigation par les autorités locales, l’air est partout irrespirable.
« Vert » chez nous, mais sale là-bas !
La construction d’un parc éolien implique la construction ou/et l’agrandissement de routes en bitume : fabrication du bitume, apport des matériaux par camions, engins de chantier, etc. Elle implique aussi d’acheminer les éoliennes par camions spéciaux, avions, bateaux (provenance : Chine, Inde, etc.), de creuser des tranchées pour enterrer le câble de chaque éolienne au poste de raccordement (engin de chantier, etc.) et, pour chaque éolienne, la construction d’un socle de fondation (évacuation d’environ 1500 m3 de terres agricoles et y couler à la place 1500 tonnes de béton armé : apport et évacuation des matériaux par camions, engins de chantiers, etc.) Or, l'industrie du ciment et de l’acier est énergivore et polluante.
Pour chaque éolienne, le coût environnemental est énorme
En février 2021, à la question écrite de Latifa Gahouchi concernant le recyclage des éoliennes wallonnes, la Ministre Céline Tellier répond[3] :
« (…) Un rapport récent de l’ADEME (Agence française de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) démontre que 90 à 95 % du poids d’une éolienne est recyclable.
En Wallonie, l’acier et les métaux sont totalement recyclés par l’industrie des métaux ferreux et non ferreux pour produire de nouveaux produits, les composés électriques et électroniques rejoignent les filières de gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques et les bétons des fondations et des mats sont concassés pour servir notamment de fondations routières ou pour produire d’autres bétons.
Des solutions ponctuelles existent également pour récupérer et réutiliser les terres rares, même si leur recyclage coûte, pour l'instant, plus cher que la production de composés électriques et électroniques fabriqués au départ de ressources naturelles.
Le principal flux de déchets qui est encore difficilement recyclable a trait aux matières composites (plastiques et fibres de verre surtout) qui composent essentiellement les pales. Elles représentent 5 à 10 % de la masse d’une éolienne, mais avec un volume beaucoup plus important compte tenu de la différence de densité, ce qui implique un encombrement élevé en cas de mise en centres d’enfouissement technique.
Les pales démontées et certaines autres pièces (comme des boîtes de vitesse p. ex.) ont encore une durée de vie de quelques années et sont revendues sur le marché de l’occasion en Afrique ou en Europe de l’est notamment. Mais ce marché de l’occasion reste fort limité et il ne sera plus accessible pour les éoliennes en fin de vie quand leur démantèlement massif devra commencer à partir de 2025.
Compte tenu de la limitation des filières de réutilisation et pour éviter de recourir à l’élimination en centres d’enfouissement techniques ou à la valorisation énergétique, les pales usagées peuvent être broyées et utilisées comme combustible de substitution dans les cimenteries, les cendres produites étant réutilisées pour fabriquer du ciment. (…) »
[1] Magazine ATHENA n°277 – janvier 2012 – pages 10-11, édité par le Département du Développement Technologique du Service Public de Wallonie. http://fr.1001mags.com/parution/athena/numero-277-janvier-2012/page-10-11-texte-integral
[2] http://www.dailymail.co.uk/home/moslive/article-1350811/In-China-true-cost-Britains-clean-green-wind-power-experiment-Pollution-disastrous-scale.html
[3] https://www.parlement-wallonie.be/pwpages?p=interp-questions-voir&type=28&iddoc=101356