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Dans cette catégorie, vous trouverez des informations et des documents relatifs à l’impact des projets éoliens sur la biodiversité.

1. Négation de la valeur du caractère rural des campagnes

Les projets éoliens sont d’abord une négation de la valeur du caractère rural des campagnes.

Où irons-nous encore nous promener pour bénéficier de l’effet apaisant de nos campagnes, de leur effet restaurateur et réparateur du stress de la vie moderne ? Bientôt, sur notre territoire, il ne restera plus aucun espace rural sans éoliennes !

Les Gouvernements régionaux sont incapables de mettre un frein à la voracité des promoteurs éoliens. 

2. Disparition des espèces par destruction ou modification de leurs habitats

Les parcs éoliens sont érigés dans des espaces ruraux verts, agricoles ou forestiers.

En phase de construction du parc, des fossés, des bords de chemins, des haies, des arbustes sont arrachés, détruits, des fossés humides sont comblés, le maillage écologique est saccagé ; lorsque le parc s’érige en forêt, des arbres sont purement et simplement abattus.

En conséquence, on note une perte importante de biodiversité par disparition des habitats, des aires de repos, de nidification et de nourrissage de l’avifaune, des papillons, des abeilles, des insectes, etc.

La présence de plusieurs socles d’éoliennes dans le sol (volume imperméable à l’eau) a une influence sur le réseau hydrographique et donc sur le maintien des biotopes, sur la qualité agricole des sols ou des prairies naturelles.

Détruire la végétation, réducteur naturel de CO2, pour installer des éoliennes censées réduire le CO2, est purement et simplement aberrant.

3. Mortalité de l’avifaune

Si les immeubles et lignes à haute tension sont des obstacles fixes, les éoliennes constituent des obstacles mouvants (les extrémités des pales peuvent atteindre 280 km/h). Les éoliennes affectent particulièrement les oiseaux de grandes tailles comme les planeurs, les grands échassiers, les migrateurs : collision avec les pales, projection au sol dû aux mouvements de l’air.

«Dans les cinq ans depuis l’année 2005, les 68 éoliennes du Parc Eolien de Smola, situé vers le milieu de la côte Ouest de la Norvège, ont tué 49 aigles de  mer qui sont  entrés en collision avec les pales d’éoliennes en rotation »[1]

Le 21 juin 2017, la LPO[2] publie une étude sur la mortalité des oiseaux due aux éoliennes :

  • Jusqu’à 18,3 oiseaux tués par éolienne ET par an (Suisse : 20,6 oiseaux par éolienne et par an[3])
  • deux fois plus importante près des Zones Natura 2000
  • 81% des cadavres appartiennent à des espèces protégées ou menacées
  • sont particulièrement impactés : les passereaux migrateurs, les rapaces diurnes comme les Faucons crécerelle, le Busard cendré ou la Buse variable.

En 2008, Natagora estimait une mortalité de 3000 à 4000 chauves-souris par saison et par parc éolien (colloque VUB / 04-2008). Les systèmes utilisés par les constructeurs éoliens pour réduire la mortalité des chauves-souris ne sont pas suffisamment efficaces puisque des individus sont malgré tout tués (par collision ou barotraumatisme)[4].

L’État de l’environnement wallon 2019[5] attire l’attention sur la régression spectaculaire des populations d’oiseaux communs strictement associés aux milieux agricoles (-60% entre 1990 et 2020). Ce déclin concerne tout autant les espèces liées aux grandes cultures que les espèces associées aux prairies. Or les grands projets éoliens en Wallonie tendent à occuper les grandes plaines agricoles, ce qui va aggraver la situation.

L’Europe a mis en place une protection accrue pour les individus de chaque espèce[6], qu’il s’agisse d’oiseaux ou de chauve-souris, de sorte que la mortalité de chaque individu compte.

En décembre 2022, la COP15[7] tire la sonnette d’alarme : la biodiversité est en déclin alarmant. Qu’il s’agisse d’oiseaux ou de chauve-souris, la mortalité de chaque individu compte.

4. Désertion des habitats par dérangement

Les travaux lourds que nécessite la construction d’un parc éolien, les effets d’ombrage, la pollution lumineuse, les émissions sonores et infrasonores des éoliennes, les vibrations dans le sol, le danger du mouvement des pales, les modifications du milieu (voir ci-dessus) ont pour conséquences une désertion des lieux de nidification, un évitement du milieu, une baisse de fréquentation et une conséquence finale d’appauvrissement de la biodiversité. 

5. Effet barrière des parcs éoliens

Le contournement d'un parc éolien se fait habituellement sur le côté et peut générer une dépense énergétique supplémentaire rendant les oiseaux migrateurs plus vulnérables. Le contournement peut également provoquer l'éclatement d'un groupe lors d'une réaction tardive ou de panique à l'approche d'un parc éolien.

6. La supercherie des « surfaces de compensation »

Il s’agit d’un système mis en place par les autorités permettant aux promoteurs éoliens de détruire des habitats ornithologiques et chiroptérologiques de valeur en contournant les obligations des directives européennes « Oiseaux » et « Habitats » : ils doivent reconstruire ailleurs un milieu biologique destiné à devenir au minimum de qualité égale à celui qui a été détruit. Ce sont les « surfaces de compensation ».

Mais celles-ci ne sont pas choisies pour leur qualité biologique mais parce que des propriétaires terriens se sont portés volontaires pour mettre certaines de leurs parcelles à disposition.

Par ailleurs, à l’heure actuelle, aucune information n’a été rendue publique quant à l’efficacité de ces surfaces de compensation, à savoir : les espèces, menacées et chassées par les projets éoliens, ont-elles effectivement recolonisé ces nouveaux milieux ?

Des biotopes d’exception sont ainsi détruits, chassant les espèces de leurs milieux naturels, sans qu’aucune preuve soit faite que les surfaces de compensation « compensent » réellement la perte des habitats.

L’urgence énergétique et climatique ne peut conduire à la destruction de la biodiversité et des biotopes d’exception !

 

[1] https://www.contrepoints.org/2013/05/09/123906-un-jeune-aigle-coupe-en-deux-par-un-eolienne

[2] https://www.actu-environnement.com/ae/news/eolien-mortalite-oiseaux-LPO-29243.php4#xtor=EPR-1

[3] http://www.birdlife.ch/fr/content/le-nombre-d%E2%80%99oiseaux-victimes-des-eoliennes-est-deux-fois-plus-grand-que-presume-jusqu%E2%80%99-prese

[4]DGO3 - Etude de l’impact des parcs éoliens sur l’activité et la mortalité des chiroptères (Beaumont-Froidchapelle, Frasnes-lez-Anvaing, Dour-Quiévrain) – 2015 : ce document admet des pertes résiduelles de chiroptères malgré le bridage des éoliennes.

[5]http://etat.environnement.wallonie.be/home/Infographies/biodiversite.html

[6]Arrêt de la CJUE du 4 mars 2021 https://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf?text=&docid=238465&pageIndex=0&doclang=fr&mode=req&dir=&occ=first&part=1

[7]https://www.ecologie.gouv.fr/cop15-biodiversite-aboutit-accord