Deux propositions de décrets « accélération des ENR » (n°1606 et 1629) et une circulaire "cadre éolien" ont été déposées récemment au Parlement wallon par le Ministre P. Henry.
Nous dénonçons le caractère inacceptable de ces propositions et les procédures utilisées pour les faire adopter.
Elles ne constituent pas un progrès, mais un RECUL NET de la protection de la biodiversité, de la protection et des droits des citoyens.
Elles sont rédigées dans la lignée de la Pax Eolienica II, alors que la Région wallonne (le Ministre Henry) a été condamnée par le TPI de Namur (12/07/2023) pour avoir REFUSE de prendre en compte des données critiques concernant la validité des objectifs de ladite Pax II sur les plans climatiques et techniques.
Elles visent la modification de plusieurs textes légaux sur les points touchant à l’environnement : pourtant, AUCUNE ENQUETE PUBLIQUE auprès de la population, préalablement à leur dépôt pour adoption, n’a été organisée par le Gouvernement wallon comme l’exige la Convention Européenne d’Aarhus.
Leur objectif est de LEVER TOUTES LES CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES qui existaient encore au déploiement de l’éolien en Wallonie. Si elles sont adoptées, elles vont permettre l'installation ou le repowering, quasi sans limites, d'éoliennes de toutes puissances partout où ce sera techniquement possible, même dans des zones à biodiversité remarquable. Et pourtant, AUCUNE ETUDE D’INCIDENCES DE L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL de ces textes n’a été réalisée par le Gouvernement wallon.
Ce qui est d’une INCONSCIENCE POLITIQUE certaine car dans un tel contexte d’ignorance, ajouté à celui d’une précipitation pré-électorale suspecte (calendrier de discussion et d’adoption anormalement extrêmement court), aucune décision parlementaire réfléchie, adéquate et fondée n’est possible.
Ces propositions prévoient de réduire encore la distance éoliennes-habitations pour des machines plus hautes et plus puissantes, sans étude sanitaire préalable, sans tenir compte d’un élémentaire principe de précaution, sans tenir compte de la clause de Stand Still visant à ne pas aggraver la situation environnementale des personnes ; une telle disposition relève purement et simplement d’une « EXPERIENCE DE SANTE PUBLIQUE » inacceptable dans un état de droit.
Le taux de charge de l’éolien en Wallonie est de 17,9% (2021) et multiplier les éoliennes par 1000 n’y changerait rien puisque le taux de charge ne dépend pas du nombre d’éoliennes mais du vent et qu’on ne sait pas stocker l’électricité.
D’autre part, le problème majeur des énergies intermittentes comme l’éolien est le back-up indispensable et constant des centrales à gaz.
L’adoption de ces textes conduira donc la Wallonie à une insécurité énergétique certaine et au maintien de sa dépendance aux énergies fossiles.
Sans atteindre jamais les objectifs énergétiques et climatiques recherchés, l’adoption de ces textes conduira néanmoins à la destruction de nos paysages, à la mise en péril de la biodiversité, à une prise de risques sanitaires importante pour la population et à la négation du processus décisionnel démocratique. Est-ce vraiment cela que nous souhaitons pour la Wallonie de demain ?
En cette période pré-électorale nous attendons un geste politique responsable, courageux et respectueux des citoyens électeurs et de l’environnement : mettre un veto ferme à ces propositions non-fondées scientifiquement, non-évaluées quant aux incidences sur l’environnement, échappant au processus démocratique et dont le seul bénéfice est de satisfaire les intérêts privés de l’industrie éolienne (représentée par EDORA).
Nous avons, en ce sens, rédigé une lettre à destination des parlementaires wallons ; vous la trouverez ci-après ainsi que les propositions de décrets et circulaire.